En cette rentrée 2025, les Conseillers en Gestion de Patrimoine (CGP) doivent impérativement intégrer dans leur analyse les derniers signaux économiques majeurs, à commencer par la baisse imminente des taux de la Fed, désormais actée à 100 % par les marchés après le rapport décevant sur l’emploi américain. Cette inflexion monétaire, couplée à la publication prochaine de l’indice des prix à la consommation (IPC), ouvre des perspectives stratégiques pour l’allocation d’actifs de vos clients, qu’il s’agisse de fonds obligataires, d’actions sectorielles ou de produits structurés indexés sur les taux. Parallèlement, la scission surprise de Kraft-Heinz – un cas d’école en restructuration d’actifs – rappelle l’importance d’anticiper les mutations des portefeuilles boursiers dans un contexte où les préférences des consommateurs redessinent les valorisations. Sans oublier les tensions commerciales et leurs répercussions sur les secteurs cycliques comme l’ameublement, où les droits de douane pourraient peser sur la rentabilité. Autant d’éléments à décrypter pour ajuster les stratégies patrimoniales et saisir les opportunités liées à la détente monétaire, tout en sécurisant les contrats d’assurance-vie et les enveloppes fiscales contre les risques de volatilité.
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Un rapport sur l’emploi décevant renforce les attentes d’un assouplissement monétaire de la Fed
Les derniers chiffres de l’emploi aux États-Unis, publiés début septembre 2025, ont confirmé un net ralentissement du marché du travail, accélérant les spéculations autour d’une baisse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale (Fed). Avec seulement 22 000 emplois non agricoles (NFP) créés en août – contre 75 000 attendus – et un taux de chômage à 4,3% (son plus haut niveau depuis plus d’un an), les investisseurs anticipent désormais à 100% une réduction des taux lors de la réunion du FOMC du 17 septembre.
Cette probabilité, calculée via l’outil FedWatch du CME Group, reflète un consensus quasi unanime parmi les acteurs financiers. Si la majorité table sur une baisse de 25 points de base (88,2%), une minorité (11,8%) envisage même un ajustement plus agressif de 50 points de base, en réponse à la dégradation rapide des indicateurs économiques.
Le discours de Jerome Powell à Jackson Hole avait déjà préparé le terrain, le président de la Fed reconnaissant que « les risques liés à l’inflation et à l’emploi évoluent », justifiant un possible « ajustement de la politique monétaire ». Les marchés attendent désormais avec impatience la publication de l’indice des prix à la consommation (IPC) d’août, prévue le jeudi 11 septembre, pour affiner leurs projections.
Un marché du travail en perte de vitesse
Au-delà des chiffres des NFP, l’enquête de la Fed de New York sur les attentes des consommateurs révèle une crise de confiance historique : seulement 44,9% des travailleurs estiment pouvoir retrouver un emploi en cas de licenciement, un niveau jamais atteint depuis le lancement de l’étude en 2013. Ce pessimisme croissant alimente les craintes d’un ralentissement économique plus profond, poussant la Fed à agir rapidement.
Paradoxalement, les marchés boursiers ont réagi positivement à ces mauvaises nouvelles macroéconomiques, les investisseurs y voyant la garantie d’un soutien monétaire accru. Les indices américains, bien que volatils, ont globalement résisté, portés par l’espoir d’un environnement de taux plus accommodant.
Kraft-Heinz annonce une scission historique, sous le regard sceptique de Warren Buffett
Dans un contexte de transformation des habitudes de consommation, le géant agroalimentaire Kraft-Heinz (NASDAQ: KHC) a créé la surprise en annonçant, le 10 septembre, sa scission en deux entités cotées. Cette décision, présentée comme une stratégie pour « libérer de la valeur », a été mal accueillie par les marchés : l’action a chuté de 7% en intraday avant de limiter ses pertes à -2,4% en clôture.
Le légendaire investisseur Warren Buffett, dont Berkshire Hathaway détient 27,5% du capital, n’a pas caché son scepticisme :
« Ce n’était certainement pas une idée brillante de les réunir [en 2015], mais je ne pense pas que les séparer va arranger les choses. »
Buffett et 3G Capital avaient orchestré la fusion entre Kraft Foods et H.J. Heinz en 2015, un mariage aujourd’hui remis en question par l’évolution des préférences des consommateurs, de plus en plus tournés vers des aliments sains et naturels. Depuis le début de l’année, l’action Kraft-Heinz a perdu 13%.
Cette scission s’inscrit dans une tendance rare : avec seulement 12 annonces en 2025 (contre 39 en 2021), les opérations de démantèlement d’entreprises restent marginales. Les analystes y voient un aveu de l’incapacité du groupe à s’adapter à un marché en mutation, malgré des tentatives de restructuration.
Les résultats de Kroger et Restoration Hardware sous surveillance : un test pour la consommation américaine
Le comportement des consommateurs sera scruté de près avec la publication des résultats trimestriels de deux acteurs clés :
- Kroger (NYSE: KR), leader de la grande distribution, dont les performances reflètent la sensibilité des ménages aux prix alimentaires et à l’inflation.
- Restoration Hardware (NYSE: RH), spécialiste du mobilier haut de gamme, indicateur des dépenses des consommateurs aisés.
Kroger : le bénéfice des tensions budgétaires
Dans un contexte de pouvoir d’achat en berne, Kroger a su tirer son épingle du jeu en attirant une clientèle en quête d’économies. Son premier trimestre avait révélé une migration des consommateurs vers les marques discount et les repas maison, au détriment de la restauration. Pour le deuxième trimestre, les analystes anticipent :
- Une croissance des bénéfices de 6% en glissement annuel.
- Un chiffre d’affaires stable, malgré un environnement inflationniste.
Restoration Hardware : la résilience inattendue du luxe
À l’inverse, le secteur du mobilier et de la décoration résiste mieux que prévu, porté par deux dynamiques :
- L’immobilité résidentielle : avec des taux hypothécaires élevés et des prix de l’immobilier stagnants, les Américains investissent dans la rénovation plutôt que dans un déménagement.
- La demande des ménages aisés : les consommateurs à hauts revenus continuent de dépenser pour des produits premium, comme l’a confirmé Williams-Sonoma avec une hausse de 15% de son BPA au dernier trimestre.
Cependant, un risque tarifaire pèse sur le secteur. Fin août, l’administration Trump a annoncé une enquête sur les importations de meubles, laissant planer la menace de nouveaux droits de douane. Cette incertitude a provoqué une correction des actions de Restoration Hardware (-3,1%), Williams-Sonoma (-2,5%) et Wayfair (-6,8%), ces dernières étant particulièrement exposées aux approvisionnements asiatiques.
Perspectives : une semaine charnière pour les marchés
Les prochains jours s’annoncent décisifs, avec trois éléments à surveiller :
- L’IPC d’août (11 septembre) : un indicateur clé pour évaluer si l’inflation reste sous contrôle, ou si la Fed devra arbitrer entre lutte contre les prix et soutien à l’emploi.
- Les résultats de Kroger et RH : un baromètre de la confiance des consommateurs et de leur capacité à absorber les pressions économiques.
- Les réactions des marchés à la politique monétaire : une baisse de taux de 50 points de base, bien que peu probable, pourrait déclencher une volatilité accrue.
Dans ce contexte, les investisseurs en produits financiers devront naviguer entre opportunités sectorielles (grande distribution vs. luxe) et risques macroéconomiques, tout en anticipant les décisions de la Fed, dont l’impact dépassera largement les frontières américaines.
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La dégradation du marché de l’emploi américain en août 2025, marquée par une création nette de seulement 22 000 emplois et un taux de chômage à 4,3%, renforce l’hypothèse d’un assouplissement monétaire imminent de la Fed dès le 17 septembre. Les probabilités d’une baisse des taux de 25 points de base (voire 50) sont désormais quasi certaines, offrant une fenêtre d’opportunité pour repositionner les portefeuilles clients vers des obligations d’État, des fonds monétaires dynamiques ou des ETF obligataires à durée courte, sensibles aux mouvements de taux. À surveiller de près : l’IPC d’août (11 septembre), dont la publication pourrait confirmer – ou infirmer – la trajectoire inflationniste et influencer l’ampleur de l’ajustement.
Côté actions, la scission de Kraft-Heinz illustre les défis des groupes traditionnels face aux mutations des comportements de consommation, un signal pour les CGP d’évaluer l’exposition de leurs clients aux secteurs en transition (agroalimentaire, retail). À l’inverse, la résilience du luxe (Restoration Hardware, Williams-Sonoma) et la performance de la grande distribution (Kroger) révèlent des dynamiques contrastées, invitant à diversifier entre fonds thématiques consommation discrétionnaire et valeurs défensives. Enfin, les risques de droits de douane sur les meubles rappellent l’importance d’une couverture sectorielle et d’une allocation adaptée aux tensions commerciales, notamment via des contrats à terme ou des ETF géographiquement diversifiés.
Source : Investing.com
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