Actions à faible bêta et haute qualité : un retour en grâce

Actions à faible bêta et haute qualité : un retour en grâce

Dans un contexte économique marqué par une volatilité accrue et des produits financiers de plus en plus complexes, les Conseillers en Gestion de Patrimoine (CGP) doivent redoubler de vigilance pour orienter leurs clients vers des placements résilients. L’analyse des tendances passées, comme celle de l’ère dotcom, révèle des enseignements précieux pour anticiper les cycles boursiers actuels. Les fonds et contrats à faible bêta, souvent délaissés au profit d’actifs plus spéculatifs, pourraient bien redevenir des piliers de stabilité en période de correction. Pour les CGP, maîtriser ces dynamiques est essentiel afin d’optimiser la diversification des portefeuilles et de sécuriser les rendements à long terme. En s’appuyant sur des données historiques et des indicateurs clés, il devient possible d’identifier les opportunités sous-évaluées et de construire des stratégies patrimoniales robustes, adaptées aux attentes des investisseurs avertis.

Analyse des performances boursières : leçons de l’ère dotcom

Suite à la publication de notre précédent article sur la bulle Internet, de nombreux lecteurs nous ont interrogés sur les stratégies d’investissement permettant d’éviter les pertes massives lors de l’éclatement de cette bulle. Nous avions mentionné que les actions à faible bêta avaient bien performé pendant la crise, mais sans approfondir le sujet.

Comparaison des performances selon le bêta

Le premier graphique montre qu’il aurait été judicieux de passer des actions à bêta élevé aux actions à faible bêta à la fin de la bulle Internet en 2000. Le second graphique révèle que, bien que les actions à faible bêta soient restées stables en moyenne pendant le boom de 1998-2000, leur rendement sur l’ensemble du cycle (1998-2003) a été de +35%. À l’inverse, le décile à bêta le plus élevé, qui a augmenté de 111% pendant le boom, n’a obtenu qu’un modeste rendement de 2% sur l’ensemble de la période.

Gestion d’un portefeuille : une approche dynamique

La gestion d’un portefeuille est comparable à l’entraînement d’une équipe sportive. L’investisseur doit constamment évaluer l’environnement de marché et ajuster sa stratégie. Nous devons investir pour le marché d’aujourd’hui tout en préparant celui de demain. Examinons comment d’autres facteurs boursiers se sont comportés pendant la période d’expansion et de récession de l’Internet.

Croissance vs Valeur

Pour déterminer ce qui constitue des actions de croissance et des actions de valeur, nous utilisons le ratio traditionnel cours/valeur comptable. Pendant le rallye qui a précédé l’effondrement (1995-1998), les valeurs de croissance et les valeurs de rendement ont affiché des performances similaires. Cependant, pendant le boom de 1998-2000, le marché a privilégié les valeurs de croissance. Il est intéressant de noter que le décile supérieur des valeurs de rendement a obtenu de meilleurs résultats que les déciles inférieurs des valeurs de rendement.

Le graphique montre que, malgré la sous-performance pendant le boom, les investisseurs en valeurs de rendement qui ont conservé leurs positions pendant toute la durée du cycle ont obtenu de meilleurs résultats que les investisseurs en croissance.

Capitalisation boursière

L’analyse de la capitalisation boursière révèle des différences marquées. Pendant la période précédant le boom (1995 à octobre 1998), le décile supérieur des actions à grande capitalisation a progressé de 180%, surpassant de plus de 100% les déciles des actions à petite capitalisation. Cependant, les deux déciles inférieurs ont été les plus performants pendant l’effondrement d’octobre 1998 à mars 2000. Le décile le plus bas a progressé de 77% pendant le boom de l’Internet et de plus de 200% pendant le cycle 1998-2003.

Rentabilité

Outre le bêta élevé, la rentabilité est un thème récurrent. Pendant le boom des années 1998-2000, les investisseurs ne se préoccupaient pas des bénéfices actuels, mais plutôt de la rentabilité potentielle future. Le décile le moins rentable a nettement sous-performé les actions du décile le plus élevé de 1995 à 2003. Cependant, pendant la période de prospérité 1998-2000, les entreprises les moins rentables ont pris les devants. Malgré ces gains, le décile le moins rentable a chuté de 21% entre 1998 et 2003, tandis que le décile le plus élevé a augmenté de 15% au cours de la même période.

Analyse comparative

Avant d’examiner les performances récentes, résumons nos conclusions sur l’ère des dotcoms :

  • Tendance haussière persistante avant le boom (1995 à octobre 1998) : le marché préférait les entreprises les plus grandes et les plus rentables.
  • Boom des dotcoms (octobre 1998 à mars 2000) : le marché a privilégié les titres les moins rentables et les plus élevés.
  • Baisse des dotcoms (de mars 2000 à 2003) : le marché a préféré les entreprises à forte rentabilité, à faible bêta, de petite taille et orientées vers la valeur.

Le boom potentiel d’aujourd’hui et la crise de demain

Le tableau montre les facteurs qui ont été favorisés ou non pendant la tendance haussière récente. Pendant la tendance haussière qui a précédé le déclin, le marché a favorisé les entreprises de grande taille et rentables. Si la tendance spéculative actuelle se poursuit jusqu’à la bulle, comme à l’époque des dotcoms, les gagnants et les perdants d’un éventuel krach à venir pourraient partager des caractéristiques similaires à celles qui ont surperformé pendant la crise des dotcoms. Les actions plus petites, à faible bêta, axées sur la valeur et à forte rentabilité sont susceptibles d’enregistrer de bonnes performances.

Résumé et perspectives

Les comportements et les préférences des investisseurs pendant le boom de la bulle Internet et dans l’environnement actuel sont similaires. Si une correction se produit aujourd’hui, les retombées seront probablement bien moindres que ce qui s’est passé il y a 25 ans. Cependant, si ce désir spéculatif d’un bêta élevé et d’une rentabilité moindre se poursuit, nous devrions envisager de dresser une liste de facteurs et d’actions susceptibles de nous aider à accroître notre patrimoine lorsque les marchés plus larges et les actions plus spéculatives se corrigeront d’elles-mêmes.

 

L’analyse des performances boursières lors de la bulle Internet révèle des enseignements cruciaux pour les Conseillers en Gestion de Patrimoine (CGP). Les actions à faible bêta ont démontré une résilience remarquable, offrant un rendement de +35% sur l’ensemble du cycle 1998-2003, contrairement aux actions à bêta élevé, plus volatiles et moins performantes sur le long terme. Les valeurs de rendement, bien que sous-performantes pendant le boom, ont finalement surpassé les valeurs de croissance pour les investisseurs patients. Les petites capitalisations et les entreprises à forte rentabilité se sont avérées plus stables lors de la crise, confirmant leur rôle dans une stratégie de diversification. Une gestion dynamique du portefeuille, intégrant ces critères, permet de mieux préparer les marchés de demain tout en optimisant les rendements actuels. Les CGP doivent donc privilégier des fonds et contrats axés sur la qualité, la stabilité et la rentabilité pour sécuriser le patrimoine de leurs clients.

Source : Investing.com


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